03 avril 2019

 

Au carrefour du Chili, de la Bolivie et du Pérou se trouve une destination aussi méconnue que splendide. Des points de vue éblouissants au cœur de paysages minéraux, peuplés d’une faune riche et facile à observer. De l’émeraude au safran en passant par le rubis, découvrez dans une quiétude olympienne les teintes inouïes de ce joyau du Chili qu’est l’extrême nord du désert d’Atacama.

Après un séjour dans la très belle, mais plus connue, région de San Pedro de Atacama, nous prenons la route vers l’énigmatique nord du pays que nous nous apprêtons à découvrir en suivant des chemins de traverse. Après une longue traversée de la vallée centrale du chili via la Panamericana (la route panaméricaine) vers la partie supérieure du pays en compagnie de notre chauffeur-guide, nous arrivons finalement à Camiña, première étape de notre périple septentrional. Cette étonnante et pittoresque oasis au cœur de la zone désertique dans laquelle nous nous trouvons nous permet de nous acclimater peu à peu à l’altitude. Nous nous trouvons en effet à plus de 2000 mètres, dans les contreforts des Andes. Nous nous installons dans notre hôtel, simple et aux couleurs locales, où nous passons la nuit après cette longue journée de voyage.

Arrivés dans le charmant village d’agriculteurs qui nous servira de camp de base pour les deux prochaines journées, nous nous installons dans notre hôtel aux couleurs locales avant de partir en excursion à la Laguna roja (lagune rouge) devant laquelle nous sommes tout simplement subjugués. Cette « mer rouge », comme l’appellent les locaux, est aussi énigmatique qu’éblouissante. Cette couleur vive dont on ne connaît toujours pas, avec certitude, l’origine exacte, semble comme extraite d’une toile de Mondrian. Cette teinte tapageuse et à peine croyable, que l’on pense due à une micro algue présente dans l’eau qui réagirait avec l’eau du fait de sa température supérieure à quarante degrés, est d’autant plus visuellement marquante qu’elle contraste avec les nuances de vert de la lagune qu’elle jouxte. Nous avons même la chance d’apercevoir quelques lézards se faufilant entre les pierres sur la rive. Nous admirons ce paysage sans pareil pendant un long moment puis nous décidons à poursuivre notre route. Nous rebroussons dès lors chemin et repartons en direction de Camiña pour y retrouver, aux alentours de notre gîte, les élevages de lamas et de chèvres typiques de ce hameau. Après une nuit des plus paisibles nous partons pour Codpa, deuxième étape de ce périple dans une région prise en tenaille entre les vallées et l’altiplano chilien.

Au fond d’un canyon à 1850 mètres d’altitude, cette seconde oasis vit essentiellement de son agriculture rendue possible par le climat et par la proximité des eaux du río Vítor. Nous visitons son église bâtie en 1668, ce qui fait d’elle la seconde église la plus ancienne du Chili, et admirons la blancheur que le bâtiment inscrit au patrimoine national a su conserver au fil des siècles. Nous empruntons par la suite la route des missions afin de nous rendre à Guañacagua dont il est peu aisé d’égaler le calme et la sérénité. A plusieurs kilomètres de tout autre ensemble urbain, ce village situé sur les flancs d’une vallée verdoyante abrite autant de charme que de colibris, que nous observons avec un plaisir amusé. Nous regagnons ensuite nos pénates pour la nuit avant de prendre encore davantage de hauteur puisque nous rejoignons à présent l’altiplano dont l’altitude moyenne se situe à plus de 3000 mètres.

Notre chauffeur-guide poursuit ainsi son circuit en empruntant une route directe et très belle, parsemée de chapelles aux toits de chaume et aux bâtisses en adobe entièrement restaurées dans des villages très colorés. Nous découvrons ainsi en chemin les villages coloniaux de l’ancienne route Arica-Potosi : nous marquons un premier arrêt pour admirer les fascinants pétroglyphes d’Ofragia : on en compte aujourd’hui plus de onze mille au Chili dont six mille dans la région que nous sillonnons, Tarapacà. Ces dessins préhispaniques gravés sur la roche font partie d’un système de communication passé dont on ignore aujourd’hui la signification. Ils ont vraisemblablement été tracés par des cultivateurs et éleveurs locaux il y a entre dix et quinze siècles. Des vestiges tout à fait remarquables d’autant plus qu’à présent restaurés et préservés. Nous quittons ensuite Ofragia pour nous rendre à Guañacagua afin d’y admirer sa très charmante église d’une blancheur éclatante.

Nous gagnons ensuite Saxamar: un peu plus au nord, ce village est notamment connu pour sa très belle église de 1996 qui ne manque pas d’attirer l’œil de ses teintes bleu azur et blanche. Nous reprenons à nouveau la route pour nous arrêter plus longuement à Belén. Situé aux portes du parc national Lauca, il s’agit du seul village fondé par des Espagnols dans l’Altiplano, depuis lequel nous partons nous balader pour découvrir ses ruines incaïques, ses deux églises ainsi que ses maisons typiques de la région et leurs façades blanches et colorées. Nous interrompons notre course à deux dernières reprises pour découvrir les villages de Pachama et sa chapelle en adobe du dix-septième siècle ainsi que de Socoroma, hameau possédant un charme certain.

Nous arrivons enfin, après un long périple, dans la ville de Putre. Cette ville, qui se développe considérablement à l’époque colombienne grâce à sa proximité avec les mines d’argent de Potosi en Bolivie, est aujourd’hui très plaisante à visiter. Après une nuit de sommeil bien méritée, nous profitons d’une matinée ensoleillée pour admirer les portiques en pierre taillées de la ville datant de son âge d’or, ainsi que la mosaïque que forment dans le paysage les cultures sur lesquelles repose l’économie de la cité.

Nous partons ensuite nous promener dans le remarquable parc national Lauca dont on comprend aisément l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Entre 3200 et 6342 mètres d’altitude, les balades y sont tranquilles du fait de la difficulté des marches à de telles altitudes. Nous admirons tout d’abord, au niveau de Las Cuevas, la splendeur inouïe des geysers et des sources naturelles qui puisent leur origine dans l’activité volcanique sous-terraine. Surplombé par les deux volcans Parinacota (6342 m) et Pomerape (6282 m), nous découvrons les merveilles naturelles que sont le lac Chungara, étendue d’eau couleur émeraude aux rives blanchies par le sel faisant partie des lacs les plus hauts de la planète, ainsi que les lagunes de Cotacotani. Ces dernières sont peuplées d’une faune endémique tout à fait hors du commun. En effet, classé réserve de la biosphère mondiale, nous côtoyons dans ce parc un nombre d’espèce à peine croyable et très facile à observer : guanacos, lamas, alpagas, vigognes, pumas, nandous mais aussi des oiseaux tels que les mouettes des Andes ou encore différentes espèces de flamants. Les lagunes de Cotacotani abritent également un très large bofedal, zone humide et lieu de prédilection pour les camélidés des environs qui viennent y paître. Elles offrent ainsi un sublime panorama entre les sommets blanchis par les neiges éternelles, cadre idyllique pour observer des espèces hors-du-commun : la faune et la flore de l’altiplano dans toute sa splendeur et son originalité.

Après une nuit supplémentaire à Putre, nous nous tournons vers la zone de Caquena pour y découvrir cinq petits villages pastoraux sur les rives desquels ont peut observer de très jolis bofedal où vigognes, lamas, alpagas comme guanacos viennent profiter des eaux volcaniques. Perché a 4392 mètres d’altitude, le village de Parinacota constitue notre prochaine source d’intérêt : ce village enchanteur de l’époque précolombienne se compose de maisons en adobe blanc et aux toits de chaume très typiques de la région et est classé au patrimoine mondial depuis 1979. Nous sommes ravis par cette journée de découverte tant de paysages que d’architectures pittoresques et emblématiques du nord du Chili.

Nous passons par la suite une nuit supplémentaire à Putre, avant de découvrir le Paso Visviri, col situé à l’extrême nord du pays marquant le passage vers la Bolivie. Au sud-ouest du col, à environ une heure de piste, se trouve le cirque de Suriplaza. Nous nous élevons progressivement en voiture pour atteindre approximativement 4800 mètres d’altitude. Ce cercle coupé en deux nous éblouit de ses couleurs ambrées et verdoyantes. La flore y est également resplendissante : partout on y voit foisonner des llaretas, plantes propres à notre aire géographique aujourd’hui protégées et servant depuis des décennies aux locaux comme bois pour se chauffer. Depuis le point le plus haut atteint en voiture, nous poursuivons à pied et atteignons en heure de temps un des petits sommets situé à 5200 mètres de hauteur. Nos efforts sont alors récompensés par l’incroyable spectacle qui s’offre à nous. Après le retour à la voiture et une courte et plaisante sieste dans ces plantes aux airs de coussins de belle-mère, nous retournons à Putre pour y passer notre avant-dernière nuit dans le nord du pays.

Nous passons notre dernière journée de ce périple dans la partie haute du pays au Salar de Surire du côté bolivien. La route s’avère un peu longue mais lorsque nous atteignons les alentours du Salar, le cadre devient tout bonnement splendide. Nous découvrons ce désert de sel peu connu des touristes et profitons pleinement de la magnificence des paysages dans une tranquillité exquise. Nous achevons notre journée en nous rendant aux thermes naturels de Polques où nous avons la chance de nous baigner sur les bords, là où l’eau est la moins chaude puisqu’elle atteint des températures extrêmement hautes dès que l’on s’éloigne un tant soit peu du rivage.

Le jour suivant, nous nous rendons au Cerro Milagro qui se situe dans le parc Lauca et prenons le temps de nous imprégner de ces paysages si spécifiques et toujours plus rayonnants les uns que les autres que nous nous apprêtons à laisser dans notre sillage pour rejoindre la région d’Arica et profiter davantage de la côte et de ses plages de sable blanc. A la croisée des chemins de trois pays splendides, le nord-est du Chili a su nous séduire et nous émouvoir par sa simplicité et sa splendeur inhérente dont nous garderons sans conteste un souvenir émerveillé.

 

Brune Soubeyrat – de Gantho

Carnet pratique

Comment y aller ? San Pedro de Atacama – Camiña 6h30 ou Iquique – Camiña 2h30.
Un circuit ? Arica, Iquique, Atacama, Putre: le Nord du Chili ou Nord du Chili: d’Arica à Copiapo via San Pedro de Atacama

 

Diaporama

Découvrez tous nos articles

CRÉEZ VOTRE VOYAGE SUR MESURE

1) Remplissez notre formulaire et l'un de nos conseillers voyages prendra contact avec vous.

2) Grâce à notre connaissance du terrain nous vous proposons des circuits personnalisés et hors des chemins traditionnels.

3) Nous vous accueillons dès votre arrivée sur place.

4) Vous bénéficiez d'un suivi et d'une assistance 7j/7 et 24h/24 durant votre séjour.